Le Matos

Les Harmonicas

Bien que Hohner soit la marque la plus représentée en France mon set d'harmos se sompose aussi de Lee Oskars.

Ces derniers harmonicas ont le gros avantage d'être souples à jouer, brillants et se révèlent remarquablement résistants dans le temps. On peut regretter qu'il n'existe pas de corps en bois (ce qui contribuerait certainement à donner un son plus chaleureux) mais l'homogénéité de fabrication (qualité et réglage de la souplesse des lames) milite particulièrement pour l'achat de ces instruments.

Hohner propose quand à lui des jeux de lame plus difficiles à attendrir et de réglage souvent hétérogène (mieux vaut "tester" son harmo avant de l'acheter) mais aussi plus "chauds" et bluesy que les Lee Oskars. Mon préféré : le Blues Harp et le marineBand Hand Made qui disposent tous deux d'un sommier en bois.
Le Marineband offre l'avantage d'être plus petit que ses condisciples il permet ainsi une expressivité et une maîtrise de l'air qui facilite les effets de Wha Wha... l'artiste et l'instrument ne font plus qu'un de sorte qu'il peut parfois arriver d'en oublier qu'on tient le "Tin Biscuit" dans le creux de la main...

Les micros

Je dispose dans mon jeux de deux Micros :

Le Blues Blaster de Hohner est le Prince des micros pour harmonica. Il dispose d'un look ravageur de phare de vélo, une grille large qui capte uniformément le son, un potentiomètre bien utile pour éviter les méchants effets de Larsen sur scène... Par contre il faut aimer les sons crunchys avec une distorsion que certain trouvent parfois excessive... Le son engendré par la cellule astatique est bien particulier (le chanteur harmoniciste des Hoax en a fait une utilisation régulière n'hésitant pas à le substituer à son micro chant) et parfois même un peu métallique mais si l'ampli sur lequel il est raccordé est suffisament "chaleureux" il sait faire oublier son son "brut de fonderie" pour enrober l'auditoire dans la véritable chaleur du Blues

Avec une réponse en fréquence de 30 à 10.000 Hz, une sortie en haute impédance, une directivité omni-directionnelle, une fiabilité et une robustesse à toute épreuve, le Blues Blaster est un micro qui fait facilement partie de la mallette des harmonicistes.

Caractéristiques :
Cellule : astatique
Directivité : omni-directionnelle
Bande passante : 30 à 10.000Hz
Niveau de sortie à 1 kHz : -49db (3,6mv)
(0db = 1 volt/microbar)
Impédance : Haute (charge minimal recommandée =500k)
Poids : 284 grammes
Corps : Alliage de zinc moulé
Finition : Email acrylique à l'épreuve du temps. Grille chromée
Potentiomètre de volume : 0,5 watt, faible bruit, longue vie.

Le Shure 565SD

Pour moi c'est le must (avec le Shure Béta). Un Micro chaleureux avec un gamme de fréquence plus large que le Blues Blaster et qui possède en plus un interrupteur On / Off. C'est celui que j'utilise le plus régulièrement en concert et en répétition. Les caractéristiques de réponse le rendent particulièrement adapté à la reproduction d’un son "nature" de l'harmonica et sa prise en main est facile. Les UNISPHERE I série 565 sont des microphones électro-dynamiques unidirectionnels à double impédance, munis d’un grille sphérique résistante contenant un filtre très efficace contre le vent et le bruit.

C’est un micro que j'ai choisi en suivant les conseils de JJ Milteau lors de ses Masterclasses à Paris et je n'ai jamais regretté cet investissement.

Caractéristiques :

Dynamique cardioïde

Réponse en fréquence : 50 à 15 000 Hz

Adaptateur de contrôle de volume

L' adaptateur de contrôle de volume pour micro est l'accessoire indispensable pour l'harmoniciste qui se produit sur scène. Il se présente sous la forme compacte d’un cylindre muni de prises XLR à ses extrémités, et d’un bouton de réglage sur son corps. Il est monté entre l'embase XLR du micro et la prise XLR du câble du micro.
Grâce à cet adaptateur il est possible de contrôler le niveau de signal qu’il envoie vers la console ou l’amplificateur. Ce contrôle agit en temps réel sans aucun " parasitage " du signal d’origine. L’atténuation peut varier de zéro (aucune altération du signal d’origine) à l’infinie (aucun signal).
A l’aide de cet adaptateur, n’importe quel micro avec embase XLR peut bénéficier de cette caractéristique indispensable. L’harmoniciste aura la liberté d’utiliser le microphone de son choix sans restriction.
C'est l’harmoniciste Thierry Cardon qui s'est chargé dès le début de la réalisation (quasi artisanale) de cet accessoire. JJ Milteau l'utilise quasi systématiquement et c'est sur son conseil que je m'en suis équipé (on peut le trouver à l'Utopia à Paris ou auprès de Hohner qui en est devenu le diffuseur).

La pédale :

C'est ma dernière découverte et je n'en suis pas peu fier. Je ne voulais pas investir de suite dans l'achat d'un ampli à lampe (je sais, je sais Lionel, c'est l'ampli de rêve des harmonicistes.... ). Avec la pédale Bluesbraker de Marshall l'harmoniciste obtiendra un son saturé aux petits oignons... l'essayer c'est l'adopter d'autant que son prix le rend très compétitif.

De plus cette pédale possède deux fonctions :

          un « hot boost » qui permet de rendre les solos plus « péchus »

        un overdrive façon ampli à lampe qui permet de donner un son réellement blues

Merci à Laurent Valette (harmoniciste talentueux de Nice) qui m'a donné le truc.

Description technique : Mode switch pour sélectionner le son Blues ou Boost

Contrôle de Drive
Contrôle de Ton
Contrôle de Volume
Filtre Bypass passif

L'ampli

Ah mon Champion 30... s'il n'était pas là tout ce qui se passe avant n'aurait vraiment aucun sens. OK, il possède une touche permettant de faire de la saturation mais le son était trop métallique et pas assez chaleureux à mon sens... (problème résolu avec la pédale... c'est écrit dessus, j'espère que vous suivez). Pour ce qui est de la puissance c'est tout juste ce qu’il faut (sauf quand Lionel et David font hurler leurs guitares... ce qui conduit irrémédiablement à aspirer comme un fou sur mon harmo et parfois à avaler une lame... ). Dommage qu'il ne soit pas possible de repiquer le son sur la sono tout en laissant le son de l'ampli. Quoiqu'il en soit c'est un allié efficace de tous mes concerts, allié qui m'a suivi partout de Lille à Nice en passant par Paris... un véritable compagnon de voyage : robuste et fidèle.

Si vous avez des suggestions de matériel je suis ouvert à toutes les propositions… les bons conseils valent toujours à être partagés….

Les Maîtres

Serait il décent de terminer cette partie consacrée à l’équipement sans évoquer les raisons qui m’ont poussées à jouer de l’harmonica… sans entrer dans les détails sachez que ma découverte du Blues s’est faite au festival du Jazz de Nice par un concert endiablé du maître BB King… J’ai tout de suite décidé de rattraper le temps perdu et de me mettre à la musique. La Guitare étant à l’époque un peu chère pour moi et peu facile à transporter (j’étudiais à Lille à l’époque) je suis tombé amoureux de l’harmonica en écoutant un soir une émission de radio dont JJ Milteau était l’invité… ce fut une véritable révélation. Le son de l’instrument, son expressivité, son charme et son histoire m’ont définitivement convaincu de persévérer dans sa découverte et sa maîtrise.

C’est donc an complet autodidacte que j’ai suivi les enseignements de JJ Milteau. En travaillant ses méthodes, en écoutant ses disques, en me rendant à ses concerts, en suivant ses conseils lors des masterclasses de l’Utopia à Paris j’ai pu énormément progresser au niveau technique. J’y ai appris l’écoute, le travail du souffle et la diversité des rythmes. Pour moi JJ M restera une référence incontournable tant par son talent de musicien que par sa fibre de vulgarisateur… avec en plus une personnalité sympathique et une générosité perceptible à chaque fois que j’ai eu le plaisir de le rencontrer.

La seconde chance fut pour moi de rencontrer Laul and Boys (à l’époque le groupe n’avait d’ailleurs même pas de nom). Avoir le plaisir d’être intégré dans un groupe de l’étoffe de Laul and Boys est un privilège que nul bluesman ne saurait renier… Le soutien et la patience de toute l’équipe m’ont permis de travailler davantage le sens de l’improvisation et d’orienter ma pratique vers un Blues plus incisif et électrique faisant intervenir un gros son saturé. L'influence des Hoax sur mon jeu est particulièrement forte depuis quelques mois mais je n'en oublie pas pour autant les autres maîtres du genre : Little Walter, Jerry Portnoy, Carey Bell, Mark Ford, Norton Buffalo, JJ Milteau, Greg Szlapczinski, Vincent Bucher, Charlie Mac Coy, J Geils Band, Sonny Boy Williamson (Help me… un must !!!)… pour ne citer qu’eux.